Le syndrome de la page blanche est l'objet de beaucoup d'inquiétude parmi les créatifs. Ne pas réussir à créer malgré tous nos efforts, c'est comme si brusquement on oubliait sa langue natale : on se sent inutile et désemparé.
Or, ce syndrome joue sur deux facteurs : l'inspiration et la motivation. Le premier semble évident mais beaucoup négligent le second. En effet, il arrive de savoir quoi créer mais ne pas trouver la force intérieure pour passer à l'acte.
Pas de panique, il est possible d'entretenir ces deux éléments de la même façon que l'on travaille un muscle.
En effectuant les bons gestes et en apprenant à nous connaître, on peut déjouer le syndrome de la page blanche !
Première partie : la motivation
Penchons-nous d'abord sur la motivation ! Lorsque l'on décide de faire carrière dans un métier créatif, c'est généralement par passion. N'importe qui pourrait imaginer que la motivation est alors toute trouvée : puisque l'on aime ça, on restera motivé quoi qu'il arrive !
Sauf que dans les faits, un travail qui plaît reste un travail, avec ses contraintes et ses complications. Le plaisir que l'on ressent en pratiquant notre hobby n'a rien à voir avec le travail que l'on effectue tous les jours.
Inutile de culpabiliser en vous estimant « moins passionné » que les autres, nous ne vivons pas dans une success story où tout va bien dans le meilleur des mondes. Nous sommes des êtres humains, avec une vie pro, une vie perso, des soucis qui arrivent toujours quand nous les attendons le moins... Forcément, cela a un impact sur notre productivité. Comment, dans ce type de situation, retrouver votre motivation ?
1. Faire partie d'une communauté
Le cliché du créatif isolé qui travaille dans son coin à trois heures du matin, vous connaissez ? Vous êtes ce cliché ? Rien de mal à cela ! Personnellement, quand j'avance sur une pièce, je me mets en mode « tunnel », casque sur les oreilles et j'oublie le temps qui passe. Je suis sûre de ne pas être la seule dans ce cas.
Pourtant, la vie du créatif ne se résume pas qu'au moment de la création. Il y a également la recherche de conseils et tutoriels, la récolte d'avis constructifs, le soutien moral... Et pour cela, les communautés sont essentielles !
Facebook pullule de communautés, c'est d'ailleurs en partie pour cela que le réseau social ne « périme » pas. LinkedIn possède également son réseau, même si je le trouve moins actif. Twitch, Artstation, Discord... Fonctionnent énormément sur ce principe. Privilégiez un réseau social que vous utilisez couramment et lancez-vous ! Personnellement, je fais partie d'une communauté Discord lancée par un de mes artistes coups de cœur, SimzArt. Beaucoup de créatifs populaires font la même chose, n'hésitez pas à vous renseigner.
Attention toutefois à vérifier les points suivants :
-la toxicité de la communauté.
-son activité journalière.
-son « niveau » qualitatif.
Fuyez les communautés où les moqueries fusent plus que les encouragements. De même, si vous sentez que la qualité est bien au-dessus de votre niveau actuel car le groupe est rempli de seniors avec un portfolio incroyable, vous risquez de ressentir l'effet inverse que celui recherché. L'idée n'est pas de vous déprimer, au contraire !
Cherchez plutôt des groupes légèrement au-dessus de votre niveau : vous recevrez des idées et conseils adaptés et serez « poussés » vers le haut par la communauté.
De la même façon, une communauté à l'abandon ne vous sera d'aucune utilité. Ne perdez pas de temps à chercher à la ranimer et trouvez-en une autre.
2. Gérer votre zone de confort
Un artiste que j'apprécie beaucoup du nom de Bluefley sur Instagram explique qu'une œuvre doit contenir environ 70% de zone de confort et 30% de dépassement de soi afin de progresser.
Si l'on décide de se lancer dans une œuvre dont on ne maîtrise pas 70% du sujet, nous serons vite découragés par l'ampleur du travail. Le mot d'ordre est donc d'y aller doucement mais sûrement !
Rester constamment dans sa zone de confort est également contre-productif : en réalisant les mêmes choses, vous travaillerez plus vite mais ressentirez moins de satisfaction une fois votre travail fini. Il est donc important de garder cet équilibre de 70 pour 30 afin de ne pas se lasser de votre activité.
3. Se fixer des objectifs
Dessiner est une passion que j'ai découvert au collège. Par plaisir, je recopiais des illustrations de mes héros de manga préférés et tentais parfois de créer mes propres scénettes. Néanmoins, j'ai vite arrêté d'y consacrer du temps, je ne progressais pas et « recopier » m'a vite paru vide de sens. Il y avait deux raisons à cela :
1. Je n'avais aucune technique
Je ne suivais aucun cours et me retrouvais vite frustrée par l'absence de résultat.
2. Je ne m'étais fixée aucun objectif
En effet, je dessinais au hasard quand l'envie m'en prenais. Pourtant, c'est essentiel de réfléchir à des objectifs à courts, moyens et longs termes pour rester motivé ! Cela s'applique non seulement au travail mais aussi pour de simples hobbys comme le sport. Pas facile de se motiver s'il n'y a pas de progrès à la fin de l'effort !
Voici un exemple d'objectifs en motion design :
-à court terme : comprendre et utiliser aisément Duik
-à moyen terme : maîtriser tous les cycles de marche
-à long terme : maîtriser parfaitement l'animation de personnage
4. Ne pas dépasser ses limites
Lorsque créer occupe vos pensées de façon systématique, même pendant votre temps libre, vous empêchant de profiter de l'instant présent... C'est que le surmenage n'est pas loin. Pourtant, on travaille mieux l'esprit clair. Lorsque notre cerveau ne se repose pas, le résultat risque non seulement d'être décevant mais en plus vous aurez la sensation de percuter un mur : créer deviendra extrêmement difficile.
L'une des raisons à cela, c'est que notre esprit fonctionne grâce à la dopamine. Lorsque l'on termine une création, on ressent une satisfaction puissante, presque addictive. Si votre projet s'embourbe dans les retours clients, que vous avez sauté un peu trop loin de votre zone de confort... Alors le plaisir disparaît et créer devient alors aussi motivant que remplir sa fiche d'imposition.
Pour éviter de foncer dans ce fameux mur, il faut :
-apprendre à reconnaître les signes avant-coureurs.
-s'imposer un moment pour souffler et reprendre le travail une fois reposé.
Et si la limite est franchie malgré tout, pas de panique, ce n'est pas une fatalité ! Vous aurez juste besoin de plus de temps pour que votre cerveau arrêter d'associer à la création à une corvée. Je recommande pour cela de commencer par rester dans votre zone de confort, de réaliser un projet très court et familier. Vous obtiendrez rapidement cette fameuse dopamine qui vous a manqué précédemment. Continuez ainsi jusqu'à ce que créer ne soit plus une source d'angoisse.
Et l'inspiration dans tout ça ?
Le syndrome de la page blanche vous poursuit toujours ? Vous avez peut-être besoin de conseils pour trouver l'inspiration. Cela tombe bien, c'est justement la seconde partie de cet article. Vous pouvez lire ici comment rester inspiré au quotidien.
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